Pendant de nombreuses années, Jean-Charles Aschero a animé une émission nocturne sur France Inter, chaque dimanche à minuit, "Les choses de la nuit". 

Une émission d'une grande sensibilité, faite de beaucoup de tendresse et de l'intelligence de la vie comme elle est. 

Des artistes (Louis Amade -21 émissions "d'un peu d'amour et d'amitié"-, Claude Nougaro...) se succédaient au micro. Des femmes témoignaient avec beaucoup de dignité et de sincérité "derrière le paravent" (Quel est votre prénom ?). Les lettres des auditeurs ("Jean-François du parking de la Madeleine" et d'autres...) étaient lues à l'antenne. Le commissaire Joubert menait ses enquêtes avec brio et courage. Et pour saluer l'aube, on jouait à "fromage ou dessert". 

De manière brutale, la direction de France Inter a fait le choix, en juin 1996, de mettre un terme à cette belle époque...

Cette page lui est aujourd'hui consacrée. Faute de temps, je ne peux pas la tenir à jour. D'autres amis de la nuit ont pris le relais à cette adresse :

http://leschosesdelanuit.free.fr

 

Je conserve ici quelques témoignages reçus dans le passé (2000-2002) : 


De Stéphane :

"Qui se souvient des "Choses de la nuit" ? Moi. Emission écoutée en cachette (j'étais lycéen à l'époque et le seul nocturne de la famille), invariablement et particulièrement lorsqu'elle existait sous forme "originale" (j'ai toujours préféré la première heure cinéma à ce qui est devenu la première heure en direct d'un lieu).

J'ai beaucoup pensé à l'émission récemment. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai tapé Aschéro dans un quelconque moteur de recherche et votre page est apparue. Je crois pouvoir trouver un ou deux enregistrements audio de l'heure cinéma, guère plus malheureusement... Si j'avais su...

Quant à savoir ce qu'est devenu M. Aschéro ? Je me souviens que le soir de la dernière il avait promis de donner des nouvelles, probablement par le biais des petites annonces de Libération. L'a-t-il fait ? Je n'en sais rien. Mais s'il n'a pas donné de nouvelles par ce biais, peut-être pourrait-on lui en demander par ce même biais."


De Thierry :

"Pendant plus de quinze ans, j'ai suivi avec enthousiasme l'émission ""Les choses de la nuit""
Jean-Charles nous accompagnait avec chaleur et convivialité, du rendez-vous du cinéma à "quel est votre prénom ?" en passant par les superbes enquêtes du commissaire Joubert. Quel déchirement ce fut lorsque au mois de Juin 1996, France Inter le renvoya. Peut-être est-ce parce que Jean-Charles n'hésitait pas à pousser des salutaires coups de gueule de temps en temps, cela n'a pas plu à sa direction, sans doute...
Quand je pense qu'il l'ont accusé de ne pas être assez convivial, là c'était le bouquet, qu'était-il pendant toutes ces années ?

Jean Charles tu nous manques énormément.
J'espère que tu liras ces lignes pleine de chaleur et d'amitié de ma part.
Un auditeur des plus fidèles pendant quinze ans."



Une question de Kevin et une réponse de Sophie :

"Je me permets de m'adresser à vous car je suis à la recherche de la musique qui illustrait l'ouverture de l'émission Les choses de la nuit. Je sais simplement qu'il s'agissait, à partir de 86, d'un extrait de la BO du film "La couleur pourpre", musique de Quincy Jones. Mais je suis incapable de reconnaître le morceau !"

« La BO de "La couleur pourpre" a en effet servi de générique à partir de 1986. Le morceau précis se nomme "Celie's new house/body and soul" (11ème piste sur le deuxième CD). 

Pour le Commissaire Joubert, la musique est signée Jean-Marie Sénia. Tous les extraits sont tirés de l'album "La guerre des polices".


De D.S. :

"Nostalgique des choses de la nuit, je dois avoir 50 Joubert enregistrés, plus quelques portions d'émission, dont les 20 ans (avec le premier passage radiophonique de Laurent Gerra)"


Question de Michel et réponse de Sophie :

"Je cherche désespérément un indice sur la musique du générique des premières émissions (superbe). Pourrais-tu me renseigner ?"

« Avant 1986, la musique qui ouvrait "Les choses de la nuit" était composée par François de Roubaix. Il s'agissait du générique de "Le trois de cœur" et le morceau se nomme : "Quelle différence y a-t-il entre un poisson ?".

Ce morceau existe sur vinyl sur une compilation, "Les plus belles musiques de film de François de Roubaix", volume 2 (il en existe trois) . Disque numéro 900 527 de chez Barclay. »


De Sophie :

"Je me souviens des choses de la nuit ... Ayant découvert ce merveilleux univers en 1981 alors que j'avais onze ans , j'ai forcé le "naturel" en veillant hebdomadairement tous les dimanches nuits... jusqu'à cet été 1996 où la crétinerie de certains nous vola notre univers. Mais tout reste intact dans ma mémoire... tellement de jolies nuits, de merveilleuses aventures et de grosses pétoches aussi, relatives aux enquêtes du Commissaire Joubert...

Si vous avez besoin de quoi que ce soit , je tenterai de vous répondre, j'apparaissais parfois dans post-scriptum en tant que "petite Anaïs-Sophie", peut-être vous en souviendrez-vous... Merci infiniment de prolonger, en dépit des crétins cette fabuleuse histoire d'ondes, et à très bientôt ."


De Stéphane :

« Moi aussi j'étais lycéen, les lundis matins étaient difficiles ! Mes parents ne comprenaient pas pourquoi j'attachais autant d'importance à cette émission radio. A l'époque, j'avais même acheté un programmateur, branché sur le secteur ; il était relié à un magnétophone qui enregistrait parfois 45 minutes de "QUEL EST VOTRE PRÉNOM ?". D'autres fois je programmais mon réveil en pleine nuit pour changer de cassette ! J'ai eu des moments de déception énormes lorsque Jean-Charles Aschero s'exclamait (alors que la lumière revenait et que le paravent ne séparait plus les deux protagonistes) : "..............." L'enregistrement était alors coupé, je ne vous explique pas le sentiment de frustration qui m'emparait !

Cette partie de l'émission était un honneur à toutes les femmes qu'il recevait, elles se confiaient avec pudeur, souvent avec franchises. Les témoignages étaient tantôt amusants, tantôt dramatiques. Des pleurs, des rires fusaient, c'étaient très émouvant... Une relation ambiguë se créait entre l'invitée et l'animateur, tout ceci dans la pénombre. Nous aussi, étions plongés dans cet échange verbale si humain...

La partie Cinéma aussi était excellente, sans parler de "Post-scriptum", le commissaire Joubert...

Lorsque les congés scolaires arrivaient, j'étaient heureux de pouvoir écouter l'émission jusqu'à la fin.»


D’un autre Stéphane :

« J'ai découvert l'émission incidemment, progressivement, dans le début des années 80, en faisant tard le soir les devoirs que je n'avais pas faits pendant le week-end (!). A l'époque la première heure était consacrée au cinéma, et bien que fréquentant très rarement le cinéma, j'appréciais beaucoup ses critiques avec les spectateurs ... même si je les écoutais d'une oreille un peu distraite, devoirs oblige. Ceux-ci étaient généralement terminés, et moi couché radio allumée (en mode veille pour une heure) lorsque arrivait un certain Joubert. J'ai du entendre quelques nouvelles sans trop réaliser et j'ai réellement rencontré Joubert à l'occasion d'une enquête qui ne lui était pas favorable : De mémoire, arrêté sur le quai de la gare par des policiers sans comprendre ce qui lui arrive, il se rend compte au cours de l'enquête que le voleur (ou assassin dont je ne me souviens plus de son nom, et pourtant il était récurrent tenant Joubert en échec) avait envoyé un fax avec la photo de Joubert à sa place.

Des Joubert, j'en ai entendu ... parfois en m'endormant avant la fin (3 heures du matin cela faisait tard). C'est très vexant de se réveiller le lendemain en se souvenant du début d'une enquête passionnante, sans être capable de savoir comment elle se termine. Certes des recueils de nouvelles ont été publiés par la suite, mais je ne m'y suis jamais intéressé. Pour moi l'intérêt de ces nouvelles venait avant tout de la lecture, d'une voix douce et apaisante, ponctué d'une musique fort à propos (j'ai découvert un jour en
regardant "la guerre des polices" un générique que je connaissais et ai pris bien soin de noter le nom du Jean-Marie Senia lors du générique). Par la suite j'ai donc essayé d'enregistrer les enquêtes ... en me faisant parfois avoir avec une cassette d'une durée insuffisante, mais j'ai quand même un certain nombre d'enquêtes. J'en écoute parfois ... et me fais régulièrement avoir lorsqu'il y a des informations derrière en ne réalisant pas immédiatement qu'elles datent de quelques années ...

Je me souviens aussi de la naissance de "Quel est votre prénom" parti de l'idée qu'il ne voyait pas ses auditeurs et réciproquement. Il avait voulu recréer cette atmosphère avec le fameux paravent ... ce qui nous a donné des moments intenses, durs parfois. Mais j'ai l'impression que cela faisait du bien à celles qui passaient derrière le paravent, une certaine forme de psychanalyse. En tout cas toujours un grand moment qui parfois m'a donné envie d'écrire ... Et pourtant je n'ai jamais écrit : Mon caractère, peut-être, un peu effacé, timide. Le sentiment aussi de n'être qu'un auditeur parmi des millions.

Aujourd'hui, la nostalgie peut-être, le petit nombre de messages sur ce site web ... je sens que mon message ne sera peut-être pas noyé parmi tous les autres. Qui sait, peut-être que maintenant qu'il n'est plus à l'antenne Jean-Charles a besoin qu'on lui manifeste du soutien. Après toutes les émotions qu'il nous a fait partager, c'est bien le moins.»


De Marc :

« J’ai découvert les choses de la nuit en 1986 à l'âge de 15 ans. j'écoutais beaucoup France inter à cette époque et cette émission est vite devenue ma préférée. C'était très difficile de pouvoir l'écouter en entier car parfois je ne me réveillais pas à minuit ou alors je m'endormais pendant l'émission (je me souviens qu'un été, elle était même prolongée jusqu'à 6 h !). Je pense que ce qui me plaisait beaucoup c'était la personnalité de Jean Charles Aschero, qui s'exprimait en toute liberté. Un jour, je lui avais envoyé le 1er volume des enquêtes du commissaire Joubert pour qu'il me le dédicace, ce qu'il avait gentiment fait.

Quand l'émission a été réduite à 2 h, j'ai commencé à moins l'écouter. Il n'avait d'ailleurs plus de moyens pour faire des émissions en extérieur. J'ai quand même écouté la dernière, je n'arrivais pas à croire que les choses de la nuit s'arrêtaient. Beaucoup d'auditeurs étaient tristes et en colère. L'émission me manque aujourd'hui.»


De Patrick (2002) :

« J'ai déjeuné avec Jean-Charles ce midi.
Il va bien, il vit (presque) de ses rentes.
Il a peine forci et cache un soupçon de calvitie sous une magnifique casquette assortie du sigle Nike... Eh oui lui aussi...
Il a eu connaissance de ce site que je me suis empressé de venir voir.
Il m'a chargé de vous dire bonjour de sa part.
Si vous pensez toujours à lui, sachez que lui n'a jamais oublié ses auditeurs et un brin de nostalgie perce sous son rire quand il parle de vous, de nous. »


De Thierry :

« Je me souviens également, que Jean-Charles a passé, pendant 10 ans, une chanson de Brel chaque dimanche à 3 heures du mat, l'heure où Brel a passé l'arme à gauche. Chaque séquence était attendue avec plaisir. »


De Marcel :

« Je ne sais pas ou est passé Jean Charles, je l'imagine bien du côté des marquises, chantant dans les alizés quelque chanson dont le succès n'aura jamais su le griser... Il faudrait quand même qu'il sache qu'il nous manque...

A bientôt peut être.

Marcel (qui un matin avait vu Dieu dans son café au lait et l'avait écrit à Jean Charles qui s'est empressé de répandre la nouvelle sur France inter...)»


De Norbert :

« Les Jean-François de la madeleine, Véronique de Belgique, et les autres me manquent beaucoup... »

 


Les amis de

Jean-Charles Aschero

se retrouvent désormais ici :


http://leschosesdelanuit.free.fr